Un refroidissement est toujours malvenu. Surtout lorsqu’on s’entraîne en vue d’un objectif. Mais le corps a besoin de force pour surmonter l’infection. Les symptômes tels que l’abattement et la faiblesse doivent être pris au sérieux. Si l’on en fait trop, on risque des conséquences graves qui nécessitent une longue interruption de l’entraînement
Dr. med. Hardy Hartmut Hüttemann
Dr. med. Hardy Hüttemann, spécialiste en médecine du sport, rééducation et médecine manuelle, directeur du Sports Medical Center Medbase Heuwaage Basel
Peut-on continuer à s’entraîner si l’on a un refroidissement ou une infection au Covid-19 ?
Il est déconseillé de s’entraîner intensivement dans le cadre habituel, car le corps a maintenant besoin de ses ressources pour combattre les virus du rhume. En revanche, si seul le nez coule, un entraînement décontracté et régénérateur est judicieux. Pour les sportifs d’endurance, cela signifie s’entraîner au maximum dans la zone d’endurance fondamentale 1 (GA1) avec un pouls de 60 à 70 pourcent de la puissance maximale. Celui qui a un pouls maximal de 180 à 200 devrait donc se limiter à un rythme de 120 à 140 battements par minute. Les sportifs ne devraient toutefois pas compenser la réduction du rythme par une durée d’entraînement plus longue. Les sportifs de force devraient également renoncer aux entraînements de haute intensité (HIIT, Cross Fit, Tabata, etc.) et opter pour des unités plus légères et de faible intensité. Si l’on ne se sent pas bien au cours de l’entraînement, il faut absolument écouter son corps et y mettre fin prématurément.
Ce n’est pas non plus le moment d’essayer de nouvelles formes d’entraînement: Si le corps est déjà affaibli, il ne faut pas le confronter à quelque chose qu’il ne connaît pas.
Qu’est-ce qu’un rhume léger ?
Si l’on n’a qu’un léger rhume ou une légère toux, pas de fièvre et que l’on se sent relativement en forme, l’état de santé n’est pas inquiétant. Le pouls au repos est un bon indice. S’il est à peine élevé le matin, le rhume ne semble pas trop peser sur l’organisme. n peut alors suivre son programme normal tant que son corps ne dit pas le contraire.
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Quand devrait-on arrêter l’enrtaînement ?
Si le pouls au repos est de cinq à dix pulsations plus élevé que la normale, il faut accorder une pause à son corps. Les cardiofréquencemètres modernes enregistrent également un besoin de récupération accru en mesurant la variabilité du rythme cardiaque : en état de santé et de détente, le rythme cardiaque est en général légèrement arythmique. Dès que le corps est soumis au stress, il devient plus régulier. La variation est de l’ordre de la milliseconde et ne peut pas être mesurée manuellement. Si l’on ne présente pas de symptômes de rhume, il faut se demander quelles autres raisons peuvent expliquer l’accélération du pouls. Peut-être a-t-on simplement mal dormi ou est-on en état de surentraînement. Même dans ce cas, les sportifs sont plus sensibles aux infections, ont besoin de plus de repos et devraient au moins remettre en question leur entraînement planifié.
Pas de fièvre ne veut pas dire bonne santé
En cas de refroidissement, on n’a pas forcément de la fièvre, mais tout au plus une température légèrement élevée. Cela ne signifie pas pour autant que l’on est en bonne santé et que l’on peut suivre son programme d’entraînement. La fièvre est de toute façon quelque chose de très individuel: certaines personnes ont déjà de la fièvre en cas de maladie légère, d’autres restent pratiquement sans fièvre même en cas de maladie grave.
Un entraînement intensif avec un rhume est dangereux
Un entraînement intensif torpille le système immunitaire. Si le corps ne peut pas lutter correctement contre l’infection, il risque de développer une inflammation du muscle cardiaque – appelée myocardite dans le jargon médical. Les cellules du tissu musculaire s’enflamment. Les symptômes typiques sont l’essoufflement, les douleurs thoraciques et les troubles du rythme cardiaque. Mais ces troubles ne se manifestent pas toujours. Parfois, la myocardite se manifeste uniquement par une fatigue persistante, une faiblesse ou une intolérance à l’effort – des symptômes qui peuvent également apparaître en cas de rhume ou de grippe sans myocardite. En règle générale, la maladie guérit d’elle-même, mais l’effort d’entraînement et de compétition est alors impossible pendant trois à six mois.
Quand l’entraînement peut-il être repris ?
Dès que le pouls au repos est à nouveau normal et qu’il n’y a plus de symptômes, l’entraînement peut être repris. La première fois, il ne faut toutefois pas en faire trop, mais ralentir et augmenter progressivement la cadence. Les « séances d’entraînement manquées » ne devraient pas être intégrées en plus. Même pour les sportifs ambitieux, il est important de se sentir bien dans son corps. Le sport doit être un plaisir et non une contrainte.
Qui est Medbase?
Medbase est le plus grand réseau multidisciplinaire de médecine du sport en Suisse et propose des services spécialisés de médecine du sport aux athlètes, clubs et fédérations sportives de tous les niveaux d’activité dans les domaines de la médecine du sport, de la physiothérapie du sport, du diagnostic de performance et du conseil en entraînement.
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