«RED-S», qu’est-ce que c’est ? A quoi faut-il faire attention si l’on est concerné ? Tu trouveras des réponses et des conseils ici, dans la dernière interview avec Dr. med. Sibylle Matter Brügger.
1) Qu’entend-on par RED-S ?
«RED-S» est l’abréviation de «Relative Energy Deficiency in Sports» et signifie en français qu’il existe un déficit énergétique en raison d’un apport énergétique insuffisant par rapport à la dépense énergétique liée au sport et à la vie quotidienne.
En règle générale, les sportifs concernés sont ceux qui s’entraînent régulièrement et dont l’apport énergétique est souvent insuffisant sur une longue période. Ils se trouvent ainsi dans un état de manque d’énergie.
Lorsque le corps se trouve dans un état de famine pendant de longues périodes par jour et par semaine, cela a des effets négatifs à long terme sur de nombreux systèmes corporels. Le corps tente alors de réduire partout la dépense énergétique afin de pouvoir survivre.
Dès que l’apport énergétique est à nouveau suffisant, la plupart des processus peuvent être normalisés. Il existe toutefois des domaines, comme la densité osseuse ou des parties du système reproducteur féminin, qui ne peuvent plus être normalisés ou qui peuvent rester insuffisamment développés.
a. Comment le RED-S influence-t-il le taux d’hormones masculines ?
Chez les hommes, en cas de RED-S, le taux de testostérone diminue en fonction de la sévérité.
2) Comment un RED-S peut-il se produire ?
Une cause fréquente est que l’entraînement a été augmenté trop rapidement en peu de temps ou que l’entraînement a été augmenté de manière continue, mais que l’apport énergétique n’a pas été augmenté pour différentes raisons. Mais souvent, le stress lié à d’autres domaines de la vie et le manque de repos général sont également des facteurs. En effet, le stress de l’école ou de la formation entraîne une dépense énergétique supplémentaire pour le corps.
3) Quels sont les symptômes qui se manifestent en cas de RED-S ?
Les sportifs qui souffrent de RED-S et qui s’adressent à des spécialistes présentent souvent un RED-S avancé. Ils présentent par exemple une fracture de fatigue, car ils ont ignoré les signes d’alerte précédents de leur corps, ou ils sont très amaigris. Certains consultent également des spécialistes parce qu’ils ont remarqué une baisse de leurs performances. En effet, si cet état de manque d’énergie se prolonge, il entraîne une baisse des performances.
4) Comment peut-on exclure que le RED-S ne soit pas dû à un trouble alimentaire ?
Souvent, le RED-S est lié à un trouble alimentaire. Toutefois, il n’est plus obligatoire de poser ce diagnostic. Dans la désignation initiale du RED-S, «Female Athlete Triad», un trouble alimentaire devait être présent pour être diagnostiqué en tant que tel.
Pour la thérapie qui s’ensuit, il est toutefois décisif de savoir s’il faut également travailler au niveau psychologique. Mais pour la mise à disposition d’énergie du corps, le fait que les sportifs souffrent ou non d’un trouble alimentaire ne joue aucun rôle. Il y a tout simplement trop peu d’énergie.
Il n’est pas facile de diagnostiquer un trouble alimentaire. La procédure repose sur des questionnaires validés que la personne concernée doit remplir honnêtement. Certains athlètes ne consomment pas assez d’énergie en raison des exigences de leur discipline sportive et ne se rendent pas compte qu’ils se font du mal. Comme ils ne souffrent pas de troubles alimentaires, ils peuvent rapidement se sortir de cet état de carence grâce à une alimentation appropriée.
Chez les personnes souffrant d’un trouble alimentaire, cela est plus difficile, car il ne s’agit pas seulement d’une réduction consciente de l’énergie, mais aussi d’une image corporelle perturbée.
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5) Quels sont les sportifs particulièrement concernés par le RED-S ?
Il s’agit souvent de sports qui sont également évalués d’un point de vue visuel, comme la gymnastique rythmique, la gymnastique artistique, le plongeon et la natation synchronisée. Dans ces disciplines, l’évaluation est malheureusement souvent meilleure lorsque les sportifs sont minces, bien que cela n’ait en fait rien à voir avec la performance sportive.
Chez les hommes, c’est moins le cas et un physique musclé, par exemple, n’est pas perçu comme négatif. Le RED-S est également fréquent dans les sports où le poids corporel joue un rôle décisif, comme la course de fond et le contre-la-montre en montagne dans le cyclisme.
Les sports à catégories de poids comme l’aviron, l’escalade ou le judo sont également concernés, car les sportifs doivent remplir certaines conditions s’ils veulent participer à une catégorie de poids donnée. En saut à ski, un poids corporel aussi faible que possible est un avantage. La problématique est toutefois soumise à des règles. Si l’on a un indice de masse corporelle (IMC) trop bas, il faut raccourcir les skis. Cet avantage disparaît alors.
6) Le RED-S est-il plus souvent associé aux athlètes féminines ?
Oui, il est plus fréquent chez les femmes.
7) Quelle est la procédure recommandée en cas de RED-S diagnostiqué ?
La plupart du temps, il s’agit d’une collaboration entre les médecins du sport, les gynécologues, les entraîneurs et, selon l’âge des personnes concernées, les parents, les associations et les sélections. Tout l’entourage est impliqué et devrait avoir le même objectif, à savoir que la personne concernée revienne dans le domaine de la santé grâce à une meilleure absorption d’énergie et souvent aussi à une meilleure récupération.
Le chemin pour y parvenir est très individuel et complet. En règle générale, l’entraînement doit être adapté et l’ensemble de la situation de vie doit être repensé. Il est important de parler de cette thématique et d’oser aborder le sujet avec les personnes concernées.
Plus tôt on aborde le RED-S avec l’aide de spécialistes, plus grandes sont les chances de sortir de la problématique. Il est également important de sensibiliser et d’informer les personnes de référence, les entraîneurs et l’entourage. Ils doivent savoir qu’un poids trop faible peut entraîner de graves problèmes de santé à long terme.
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